Ma confiance & moi

Ma confiance et moi

Le manque de confiance en soi est certainement l’un des blocages que je rencontre le plus souvent lors de mes accompagnements.
Peut-être la connaissez-vous, cette petite voix pénible qui vous chuchote à la moindre occasion ses mises en garde limitantes ?

« Tu n’es pas assez douée pour réussir »

« Que vont dire les autres ? »

« Et si ça ne marche pas ? »

Elle est toujours là, présente, insidieuse, à vouloir vous empêcher de changer ou d’avancer : avant un premier rendez-vous, avant de prendre la parole en réunion et même lorsqu’on vous propose une promotion !

Alors même si vous avez très envie de tenter une nouvelle aventure professionnelle, vous sentez le plus dur combat à mener sera contre vous-même, et ça vous gâche un peu le plaisir !

Certaines personnes ont naturellement confiance en elles, mais elles ne sont pas si nombreuses ! Heureusement ce déficit n’est pas une fatalité. Comme nous allons le voir la confiance en soi évolue tout au long de la vie et il est possible d’agir pour la développer !

Qu’est-ce que la confiance en soi ?

Avoir confiance en soi c’est avant tout bien se connaitre. Avoir conscience de ses forces et de ses atouts, mais aussi de ses limites.

Cela suppose d’abord de croire en son potentiel, en ses compétences et d’avoir la capacité de se confronter à une situation, afin d’atteindre un objectif supérieur.

Chacun d’entre nous éprouve un jour un manque de confiance en soi. Elle peut s’exprimer notamment par de la timidité ou un manque d’assurance, dans des situations nouvelles ou que nous ne maitrisons pas.

Attention : la confiance en soi n’est ni un sentiment de toute puissance, ni de l’arrogance. Elle n’exclut pas les doutes ou la fragilité, mais elle permet de transformer les failles en points d’appui.

C’est une compétence qui se travaille, s’acquiert, se restaure. On peut toujours améliorer sa confiance en soi.

Comment se construit la confiance en soi ?

La confiance en soi évolue tout au long de la vie. Selon la psychologue Isabelle Filliozat, Elle se construit sur la base de 4 piliers que nous développons plus ou moins, à travers notre éducation et nos expériences :

Notre sécurité intérieure
L’affirmation de nos besoins
L’acquisition de compétences
La reconnaissance des autres

La sécurité intérieure (ou sécurité psychologique)

Le sentiment de sécurité intérieure est ce qu’on appelle la confiance de base. Il nous permet de reconnaitre la valeur de ce que nous croyons, disons ou faisons.

Nous éprouvons un sentiment de sécurité intérieure lorsque nous nous pouvons être nous-même, sans que cela ait des conséquences négatives. C’est le cas par exemple, lorsque nous nous sentons libre d’exprimer notre point de vue sans avoir peur d’être jugés. Le sentiment de sécurité intérieure est essentiel pour pouvoir donner le meilleur de soi et libérer son potentiel.

À l’origine, certaines zones de notre cerveau nous permettaient de rester en alerte face aux dangers physiques. Mais à notre époque, où nous ne risquons plus (en principe !) d’être dévorés par des prédateurs, ces zones sont réquisitionnées pour protéger notre identité (bien-être émotionnel et conscience de soi). Notre cerveau provoque donc les mêmes réactions d’alerte (fuite, panique) que nous soyons menacés d’un point de vue physique ou psychologique.

Vous craignez d’être moquée, jugée, critiquée

Si vous craignez d’être moquée, jugée, critiquée, vous chercherez à vous protéger de ces attaques en modifiant vos comportements naturels. Vous revêtez alors une sorte de masque, destiné à vous rendre « acceptable » aux yeux des autres.

Mais dans ce costume qui n’est pas vraiment le vôtre, vous n’êtes ni à l’aise, ni sûre de vous.

La stabilité relationnelle avec ses parents,
L’affection et l’attention reçus
La confrontation aux difficultés (ne pas avoir été surprotégé)
Le soutien reçu dans l’échec ( avoir eu le droit à l’erreur)

Des manques ou défaillances dans ces aspects éducatifs ont toutes les chances d’entrainer par la suite un déficit du sentiment de sécurité psychologique et d’altérer la confiance en soi.

Car éprouver un sentiment de sécurité intérieure c’est se sentir libre d’oser et d’agir, mais aussi s’accorder le droit de se tromper ou de commettre des erreurs. C’est finalement se donner le droit d’être pleinement soi-même.

L’affirmation de ses besoins

Affirmer ses besoins (s’autoriser et chercher à les satisfaire) est un puissant levier de développement de la confiance en soi.

Parce que l’on confond souvent le fait d’affirmer ses besoins avec de l’égoïsme, on peut avoir tendance à ne pas oser, à se taire, à s’adapter. Il s’agit pourtant de deux choses très différentes. Imaginez que vous êtes en voiture avec 3 autres personnes et que la climatisation soit au maximum. Vous avez froid et avez peur de tomber malade.

Si vous éteignez l’air conditionné sans vous préoccuper de l’avis de autres, c’est de l’égoïsme.
En revanche, si vous expliquez que vous avez froid et que vous proposez d’éteindre la climatisation, de rediriger la sortie d’air, ou de vous faire prêter un pull, vous êtes attentive à vos besoins sans empêcher les autres d’écouter les leurs.

Écouter et affirmer ses besoins avec bienveillance c’est avant tout être en mesure de se respecter soi-même. Mais c’est aussi permettre aux autres de nous respecter et d’exprimer leurs propres besoins.

C’est alimenter un cercle vertueux dans ses relations et nous accorder la liberté d’être tels que nous sommes, de nous accepter.

L’acquisition de compétences

Le sentiment de compétence joue un rôle crucial dans le développement de la confiance en soi.

Lorsqu’on a confiance en ses capacités dans un domaine, on a tendance à regarder les difficultés comme des défis à relever plutôt que comme des menaces à éviter.

A contrario, s’obstiner dans une tâche qui n’est pas de sa compétence accroit l’anxiété et l’impression de ne pas être à la hauteur.

Le sentiment de compétence est souvent malmené par le regard des autres, ou la crainte du jugement comme nous le verrons ensuite. Conditionnés par de mauvaises expériences remontant parfois à l’enfance (dévalorisation, humiliations) on s’estime souvent incompétent avant même d’avoir vérifié, essayé. Or les compétences ne sont pas innées. Elles se construisent par l’apprentissage et la pratique.

La première chose à faire est donc d’identifier clairement son champs de compétences, de prendre conscience de ses forces mais aussi de ses limites pour ne pas s’engager de front dans une voie inaccessible.

Ensuite, il n’y a pas de secret : pour se sentir capable de faire quelque chose, il faut l’avoir fait. Préférez la méthode des petits pas: de petits objectifs accessibles pour assurer la réussite, doper la confiance et progresser en douceur.

La reconnaissance des autres

Cette dernière composante de la confiance en soi s’appelle également la confiance sociale ou relationnelle et correspond au sentiment d’être reconnu.

« Ai-je confiance dans le fait que je vais être acceptée par les autres ? »

« Est-ce que je me vois comme quelqu’un de bien ou quelqu’un qui va n’intéresser personne ? »

La modélisation joue un grand rôle dans le développement de la confiance relationnelle. Si vos parents étaient plutôt sociables, recevant souvent des amis, allant facilement au-devant des autres, il y a de grandes chances pour que vous deveniez à votre tour un adulte ouvert et confiant vis à vis d’autrui.

Si au contraire vous avez été élevé par une atmosphère timide, méfiante ou craintive, vous allez avoir tendance à vous cacher, éviter les autres, voire développer des phobies sociales. Les relations avec les frères et sœurs, ainsi que le vécu à l’école sont également très liés au développement de cette confiance. De nombreuses personnes se retrouvent paralysées socialement après avoir été malmenées ou harcelées à l’école.

Confiance ou estime de soi ?

Il ne faut pas confondre confiance en soi et estime de soi.
La confiance en soi se rapporte au désir, à l’action, à la satisfaction.
L’estime de soi se rapporte à la valeur.

Avoir confiance en soi permet de se mettre en mouvement pour atteindre ses objectifs : c’est un levier d’action.
Avoir une bonne estime de soi permet de supporter les critiques et d’accepter les compliments: c’est un facteur de bien-être.

Développer ma confiance en moi

Me connaitre et m’accepter

Avant d’avoir confiance en soi et en ses capacités encore faut-il bien se connaître !

Connaitre ses valeurs profondes permet de se mettre en mouvement dans des actions cohérentes avec sa personnalité, de se sentir aligné dans les mots, les actes et les comportements.

Avoir conscience de ses forces permet de capitaliser dessus pour enclencher une dynamique de réussite;

Identifier ses limites permet de mettre en place des stratégies de développement des compétences manquantes, d’éviter les défis hors de portée et de limiter ainsi l’accumulation d’échecs.

Oser m’affirmer, être actrice :

Oser s'affirmer, être actrice

Exprimer ses besoins et ses limites, être assertive pour prendre sa place en respectant celle des autres;

Passer à l’action, par petites étapes, pour valider ses compétences et gagner en assurance.

Décrypter ses émotions :

Les émotions nous permettent de nous adapter aux circonstances de la vie en nous mettant en contact avec nos besoins.

Éprouver des émotions agréables (joie, sérénité..) signifie que nos besoins sont comblés.
À l’inverse, les émotions négatives (doute, peur, colère..) nous signalent que nos besoins ne sont pas satisfaits.

Toutes les émotions ont donc leur place et leur légitimité.

Lorsque l’on manque de confiance en soi, on peut vite être submergé par des émotions négatives, devant un objectif qu’on se sent incapable d’atteindre.

Imaginez que vous deviez parler à votre manager d’un sujet important qui impacte très négativement vos conditions de travail. Vous savez qu’il est la seule personne à pouvoir intervenir mais vous avez peur de lui parler. Qu’allez-vous ressentir?

Probablement de la colère contre vous-même d’être si peureuse, de la frustration car vous n’avez aucune autre solution, de la peur car la situation, non prise en compte, pourrait dégénérer.

Toutes ces émotions viennent en réaction d’un besoin non satisfait.

Intéressons-nous maintenant à l’émotion qui vous empêche d’aller voir votre manager : la peur.

Que vous dit-elle sur vous ?
À quel besoin est-elle reliée ? La peur de déranger ? D’être jugée? Une autre peur ?
Cette peur est-elle vraiment justifiée ? Êtes-vous vraiment menacée ?
Et si oui, que pouvez-vous mettre en place pour limiter le risque ?

Nos émotions agissent un peu comme une boussole qui nous aide à nous repérer et à nous guider. C’est pourquoi il est primordial de prendre le temps de les questionner et de les écouter, en particulier lors d’un travail personnel sur la confiance en soi.

Déficit de confiance et reconversion

Cela peut surprendre mais manque de confiance en soi et reconversion ne sont pas forcément incompatibles. Je dirai même qu’entamer un processus de reconversion peut être un formidable accélérateur de confiance !

Finalement, les étapes qui vont vous permettre de clarifier et de construire votre projet vont naturellement vous amener à développer petit à petit votre assurance et à prendre conscience de vos forces. Et surtout,  en retrouvant votre juste place professionnelle, vous allez enfin pouvoir laisser tomber ce fameux masque et investir une mission qui vous correspond et qui fait sens pour vous.

Se sentir à sa place est le meilleur booster qui soit !

En conclusion

Même si la confiance en soi se modèle dès le plus jeune âge et se trouve fortement impactée par l’éducation et les expériences de l’enfance, rien n’est définitif . Il est possible à tout âge de la développer et de la renforcer.

À la clé : plus de sérénité, plus d’initiative, une créativité libérée, des relations aux autres plus saines et une meilleure estime de soi !


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